Espérance, quoiqu’il arrive…
Notre monde semble, une fois de plus, en proie à cette folie dévastatrice qui, régulièrement, nous ramène au désarroi de notre condition humaine. Alors que notre planète est en danger, que les conditions mêmes de notre survie sont en équilibre plus qu’instable, il se trouve encore des hommes pour qui le combat ne se situe pas à ce niveau mais à celui, beaucoup plus trivial, de puissance, de domination, de totalitarisme. Comme le démontre Ariane Bilheran dans son dernier ouvrage, le totalitarisme est un système paranoïaque dans lequel les pathologies perverses, sadiques, transgressives et psychopathes sont à l’honneur. La condition de survie de ce système est un mensonge premier qui est maintenu dans le secret, l’endoctrinement des masses à l’idéologie, la mise sous terreur des individus et des collectifs, entraînant tout à la fois sidération traumatique, jouissance pour certains et horreur pour d’autres. Nous en constatons chaque jour les tristes effets, jusque dans nos salles de classe, où un professeur représente alors l’abomination du savoir éclairé…
Pourtant au cœur de ces enfers, des lueurs d’espoir continuent de briller. J’ai en mémoire les paroles de l’épouse de Dominique Bernard, assassiné dans sa classe, lors de la cérémonie funèbre. Aucune haine dans ses propos, pas de revanche annoncée, ni de vengeance hors justice ; simplement des mots d’amour. Au milieu du flot continu d’informations sur le conflit Israël-Hamas, j’écoutais récemment le récit de deux guides touristiques sur les lieux saints, un juif et un palestinien. Les deux travaillent ensemble depuis des années, concurrents mais respectueux. Les deux se soutiennent mutuellement aujourd’hui pour continuer à avancer au milieu du chaos. Porteurs d’espérance malgré l’adversité…
L’espérance, Viedourle Magazine l’a rencontré au travers du père Nicolas. Cet ermite urbanisé, comme il aime à se qualifier, nous a réconforté par sa vision objective, bienveillante et lucide de notre propre humanité. Croire en l’Homme envers et contre tout pourrait être le message qu’il nous délivre à l’approche de ces fêtes de fin d’année. Il ne se pose pas en homme de doctrine, mais en homme de foi, passé, grâce à une conversion fulgurante, du rock à la soutane !
N’ayez crainte, nous ne versons pas dans un prosélytisme religieux ou doctrinal, mais force est de constater que face aux abominations, face à cette violence récurrente, un message d’humanité, d’amour, ne peut pas faire de mal. Il se trouvera peut-être quelques grincheux pour me trouver angélique ou béat, aujourd’hui, peu me chaut…
Nous vous laissons découvrir ce nouveau numéro avec des acteurs méconnus de nos fins de semaines, EGO, une organisation familiale au service du plus grand nombre dans la gestion des marchés à la brocante sur l’Esplanade à Sommières. Un métier de l’ombre où la passion reste le maître mot pour la famille Sainte-Croix. Que dire de Mathéo Jésus du Domaine de Bancel, un de ces nouveaux défricheurs du paysage, qui travaille sur une petite production en privilégiant la qualité avec cet adage personnel : Ce n’est pas le degré qui fait la maturité… La relève est assurée pour l’AOC Sommières !
Je ne peux terminer mon propos sans avoir une pensée pour un ami du magazine, un fidèle parmi les premiers soutiens, un homme de culture et de partage, Jean-Louis Rivière est parti, nous laissant comme orphelins mais en responsabilité d’un héritage continuellement à développer. Merci pour tout l’Ami !
Belles lectures, belles découvertes et joyeuses fêtes de fin d’année à toutes et tous !
Vincent COULON